Description
ID 1123026
Nature de l'envoi : Lettre verte (J+3)
Poids maximum : 20 g
Destination de l'envoi : France
En 2023, le salon philatélique de printemps se tiendra à Paris. Le sujet choisi pour illustrer l’édition : les catacombes de Paris. Elles sont un objet de fascination et de légendes dans lesquelles le souterrain rejoint l’inconscient et bâtit une mythologie plurielle, changeante, mêlée d’histoires, de noms murmurés, de faits réels et imaginaires auxquels la littérature, les films et, plus récemment, les posts sur les réseaux sociaux ont continué de donner vie. Leur histoire plonge ses racines dans les particularités géologiques d’un sous-sol parisien riche en dépôts sédimentaires utilisés pendant des siècles à la construction des bâtiments et monuments de la capitale. Mais cette histoire prend forme surtout à la fin du XVIIIe siècle sous la poussée de deux problèmes concomitants : l’effondrement répété de galeries souterraines qui menace les habitations de la capitale et conduit en 1777 à la création de l’Inspection générale des carrières (IGC), et le surpeuplement des cimetières communaux que des siècles d’usage ont remplis jusqu’au trop-plein. À tel point qu’en 1780 le mur d’une cave attenant au grand cimetière des Innocents, près de nos Halles contemporaines, s’effondre et laisse se déverser des monceaux de cadavres et d’ossements. Décision est alors prise de transférer ces restes humains dans les galeries d’anciennes carrières spécialement aménagées sous la plaine de Montrouge, en dehors des murs de la ville d’alors et près de l’actuelle place Denfert-Rochereau. À partir de 1785 et jusqu’en 1860, plusieurs campagnes de transfert d’ossements des cimetières municipaux sont organisées dans les souterrains auxquels on donne le nom évocateur de « catacombes », en référence aux catacombes de Rome. Les ossements de plus de six millions de Parisiens sont ainsi déplacés, parmi lesquels ceux de Rabelais, La Fontaine, Vouet, Mansart, Lully, ainsi que, plus tard, ceux de Robespierre, Danton et Lavoisier. À partir de 1809, le second Inspecteur général des carrières, Louis-Étienne Héricart de Thury, propose d’ouvrir les lieux au public et aménage les galeries en faisant alterner les alignements d’ossements avec des éléments d’architecture antique et de décoration funéraire. Des piliers doriques, autels et inscriptions littéraires jalonnent ainsi le parcours du plus grand ossuaire souterrain du monde qui attire rapidement un public captivé par le décor romantico-macabre. Nadar, Balzac, Dumas et bien d’autres artistes s’emparent alors du mythe, entretenant parfois la confusion avec l’immense réseau de galeries dont les catacombes ne sont en fait qu’une infime partie. Et le succès ne se dément pas. Les catacombes, placées depuis 2002 sous l’égide du musée Carnavalet et auxquelles on accède par le pavillon Ledoux nouvellement restauré, accueillent aujourd’hui près de 500 000 visiteurs par an.
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